Et si les médinas faisaient aussi parties de l'avenir des villes marocaines? - Université catholique de Lille Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2023

What if medinas were also part of the future of Moroccan cities?

Et si les médinas faisaient aussi parties de l'avenir des villes marocaines?

Résumé

This intervention proposes to launch a certain number of reflections, and to follow several paths beyond the observation of a phenomenon which fully affects the question of historic cities in Morocco. It arises from a question that I have asked myself for a long time as part of my research on tourism in Marrakech. Indeed, these historic cities with typical cultural characteristics suffer from paradoxical representations. On the one hand, they are praised for numerous qualities in terms of the art of living, the fruit of the ancestral experience of local societies and their dialogues with nature. On the other hand, they are no longer built, for the benefit of so-called modern cities. However, despite their technological exploits, can these cities and their share of pollution still respond to the challenges imposed today by global warming? Observing the evolution of heritage policies in Morocco allows us to glimpse the beginning of a paradigm shift in the way they are viewed and the political issues that they could develop. Yesterday, heritage policy, colonial and post-colonial, wanted to educate local cultures, and their symbolic places, in a dead and gone past. The 20th century thus saw Western culture take possession of the world through its urbanization. However, at the beginning of the 21st century and in this context of globalization, the medinas, always admired by tourists, are increasingly the pride of Moroccans while their elites shunned them in the previous century. Doesn’t this development demonstrate a paradigmatic change? Also the theme of society in transition could become an opportunity to overcome the idea that historic cities are definitively part of a dead and gone past. In this context, could not re-observing historic and modern cities – through their socio-cultural dimensions, but also through the relationships they develop with nature – help to open up to the idea that the future of Moroccan cities are also found in the figure of the Medinas?
Cette intervention propose de lancer un certain nombre de réflexions, et de suivre plusieurs pistes de dépassement à propos de l’observation d’un phénomène qui touche pleinement la question des villes historiques au Maroc. Elle émane d’une question que je me pose de longue date dans le cadre de mes recherches sur le tourisme à Marrakech. En effet, ces villes historiques aux caractéristiques culturelles typiques souffrent de représentations paradoxales. D’un côté, elles sont louées de nombreuses qualités en matière d’art de vivre, fruit de l’expérience ancestrale des sociétés locales et de leurs dialogues avec la nature. D’un autre côté, elles ne sont plus construites, cela au profit des villes dites modernes. Cependant, malgré leurs exploits technologiques, ces villes-là et leurs lots de pollution peuvent-elles encore répondre aux défis imposés aujourd’hui par le réchauffement climatique ? L’observation de l’évolution des politiques patrimoniales au Maroc permet d’entrevoir un début de changement de paradigme dans le regard qui leur sont portées et les enjeux politiques qu’elle pourraient développer. Hier, la politique patrimoniale, coloniale et post-coloniale, voulait instruire les cultures locales, et leurs lieux symboliques, dans un passé mort et révolu. Le XXème siècle a ainsi vu la culture occidentale prendre possession du monde par son urbanisation. Pourtant, en ce début de XXIème siècle et dans ce contexte de mondialisation, les médinas toujours admirées des touristes, font de manière croissante la fierté des Marocains alors que leurs élites la boudaient au siècle précédent. Cette évolution ne témoigne-t-elle pas d’un changement paradigmatique ? Aussi la thématique de la société en transition pourrait devenir une opportunité pour dépasser l’idée que les villes historiques feraient définitivement parties d’un passé mort et révolu. Dans ce contexte, réobserver les villes historiques et modernes – à travers leurs dimensions socioculturelles, mais aussi à travers les rapports qu’elles développent à la nature – ne pourrait-il pas aider à s’ouvrir vers l’idée que l’avenir des villes marocaines se trouve aussi dans la figure des Médinas ?
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04254831 , version 1 (23-10-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04254831 , version 1

Citer

Stephanie Leroux. Et si les médinas faisaient aussi parties de l'avenir des villes marocaines?. La géographie francophone au défi du monde contemporain, Association Internationale de Géographie Francophone, Jun 2023, Rabat (Maroc), Maroc. ⟨hal-04254831⟩
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